J’entends de plus en plus de parents argumenter autour de cette question : « Faut-il laisser les enfants croire au Père Noël ? »… Comment répondre ?… Tout et son contraire alimente le sujet.
La véritable interrogation serait plutôt, selon moi, de savoir si les enfants en ont envie ou encore éprouvent-ils le besoin de croire au vieil homme à la longue barbe blanche ?…
Pour l’heure il n’existe pas à ma connaissance d’appareil qui nous permette de rentrer dans la tête de nos enfants afin de savoir ce qu’ils pensent ou ce qu’ils désirent vraiment. Bien malin donc, celui qui répondra en se targuant de détenir une quelconque certitude sur le sujet…
Quant à savoir si cela leur est utile, ils sont certainement les mieux placés pour le dire !
Je vous propose donc de nous poser la question… à notre sujet. Croyons-nous, nous autres les adultes, au Père Noël ?…
Se poser des questions sur soi-même, présente l’avantage de pouvoir y répondre plus facilement…
Il m’arrive très fréquemment de recevoir des parents complètement démunis face à leurs enfants, dont ils ne comprennent pas toujours comment ils « fonctionnent ». L’idée logique qui les anime dans leurs sempiternelles répétitions à leur égard naît d’une croyance qui semble avoir la vie dure… Ils répètent sans arrêt la même chose à leurs enfants dans l’espoir que cela finira par « marcher »… Il ne fait aucun doute que les enfants « entendent » leurs parents (du moins entendent-ils le « bruit » que fait leur bouche). Il est évident qu’ils comprennent parfaitement la nature de la demande qui leur est faite ou de la remontrance, selon le cas. Le parent semble néanmoins démobilisé ou surpris qu’ils n’en tiennent aucun compte et que ces derniers ne « traduisent » pas dans leurs comportements, ce qu’on leur dit ou qu’on leur explique… « tu as entendu, tu as compris, donc tu vas faire… ». Ce n’est pas croire au Père Noël, ça ?…
L’issue d’une telle posture préfigure un conflit inévitable porteur de son lot de violences et de souffrances de part et d’autre.
Dans un monde qui n’existe pas, cela serait sans doute vrai : s’adresser à la conscience de quelqu’un qui entend et qui comprend devrait se traduire par une adaptation conforme de son comportement. En réalité nous voyons bien qu’il n’en est rien…
Pourtant comptable des multiples conflits et de la violence qui découlent de cette croyance, le parent insiste, insiste encore… Il ne lâche rien ! Son besoin de croire est trop fort, si fort, que même mis face à la souffrance qu’occasionnent ces conflits, il continue à croire… jusqu’au jour où il réalise que ce n’est pas possible ! Alors il « lâche » et révise ses comportements. Il finit par abandonner sa croyance au profit d’une analyse plus mature de la situation et adapte sa tactique éducative. Il ne croit plus au Père Noël, il a grandi !
Et chez-vous ? Croit-on encore au Père Noël ?