Tranche de quotidien…
D’abord un peu inquiète, elle finit par accepter. L’école n’est qu’à 100 mètres de la maison…Le soir du premier jour de classe, aux environ de 16H30, celle-ci, occupée dans les chambres du premier étage, entend tout à coup la porte d’entrée fortement claquer en se refermant. Mathieu vient de rentrer.« Le chameau ! Depuis le temps que je lui dis que si la porte a une poignée ce n’est pas pour le chat ! » se dit sa mère tout en s’approchant de la rambarde…
Elle aperçoit alors son fils se débarrasser de chacune des ses chaussures qu’il envoie proprement choir au milieu du couloir. L’une d’elle atterrit même dans le bac à fleur ! Suit aussitôt le cartable qui « vole » dans un coin du hall. Interdite, elle contemple un instant le spectacle qui se déroule sous ses yeux, ahurie !
Mathieu est déjà entré dans la cuisine. Il s’empresse de « boulotter » le petit goûter qu’elle lui a préparé, avale son jus d’orange, trop vite, faisant dégouliner la dernière gorgée sur son polo tout neuf !
« En plus c’est son premier jours d’école … Quelle vache je fais… », se dit-elle. Coupable…. Se calmant tout à coup, elle adoucit son regard et tout gentiment dit à Mathieu d’un ton presque mielleux : « Tu comprends maman… elle est en colère parce que tu… »…elle ne résiste alors pas à la tentation de lui rappeler, très gentiment cette fois, toutes les bêtises qu’il vient de faire… « Tu comprends mon chéri ?… » Rassuré, Mathieu, se fend d’un large sourire et embrasse sa maman, apaisée…
Fin d’un premier épisode.
Il rentre, claque la porte, jette son cartable…. Une colère sourde, violente, la secoue. Elle se rue sur lui ! Elle bouillonne, l’agrippe et « disjoncte » complètement ! La fureur a fait place à la colère ! Mathieu, terrorisé, saisit l’étendue de la catastrophe et se met à pleurer. Sa mère, forte cette fois de son bon droit, ne ressent plus la culpabilité de la veille!
Elle termine son sermon par une bonne fessée et un puissant : « Tu as compris cette fois ! ». Mathieu, effondré, file dans sa chambre.
Fin du deuxième épisode.Le soir du troisième jour, maman, derrière la porte, attend… Son fils entre, claque la porte… elle l’agrippe !…
Le drame est noué. Il va durer des années ! Rien n’y fera. Ni les punitions, ni les remontrances, ni les contrats, ou les répétitions, pas plus que les interventions de papa. D’ailleurs, lui-même claque toujours la porte d’entrée… !
Photo credit: Hernan Piñera via Visual Hunt / CC BY-SA