Spécialiste d’une matière, oui, de l’apprentissage non !
L’enseignant sèche donc dès lors qu’on le questionne sur des questions concrètes et qu’on lui demande de rentrer dans des considérations plus éclairées en matière d’apprentissage. Il se réfugie derrière des banalités et des lieux communs qui ne s’avèrent utiles qu’à un bien petit nombre de leurs élèves. L’enseignant serait donc dans une relative ignorance en matière d’apprentissage… Le comique de la situation, s’il en est un, est qu’ils auraient néanmoins réussi la prouesse de faire de leur ignorance, un métier ! Un bien beau message d’espoir…
Les enseignants reconnaissent très honnêtement leur carence en la matière, mais il ne s’agit pas de porter sur eux un quelconque jugement, ni de leur jeter la pierre, pas plus que de les rendre responsables du délitement de l’école. Ile se retranchent donc aisément derrière le fait que cela n’a pas été l’objet de leur formation, pour la plupart, est c’est souvent vrai. On peut simplement regretter, ou s’étonner, qu’ils n’aient pas montré parfois plus de pugnacité ni d’intérêt personnel, au cours de leur carrière, et qu’ils ne se soient pas penchés avec plus de curiosité sur le sujet…
Apprendre, est très certainement beaucoup plus facile que nous ne le laissons croire aux enfants… Prétendre le contraire, en revanche, confère à l’enseignant un pouvoir, qui, s’il n’est pas toujours conscientisé, risque d’avoir des effets inhibiteurs sur l’apprentissage de ses élèves, avant même que ceux-ci ne se mettent au travail. Ainsi les matières jugées « nobles » ou « difficiles » comme les mathématiques ou la physique, laissent observer des cours dans lesquels les problèmes de discipline sont rares, à l’inverse des cours de philo, de musique ou d’art plastiques…